Patricia Ardillier :
Ce serait une erreur stratégique majeure. Oui, la RSE actuelle montre ses limites. Les accusations de greenwashing et l'absence de résultats tangibles sont bien réelles. Mais cela signifie-t-il qu’il faut tout jeter ? Absolument pas. La RSE n'est pas une coquille vide, mais une base à transformer en profondeur.
Le vrai problème, c’est qu’on l’a souvent cantonnée à des actions cosmétiques, purement communicationnelles, sans impact durable sur le modèle d'affaires. C’est là qu’il faut changer de cap ! On ne peut plus se contenter de limiter les dégâts. Il faut viser plus haut, aller vers un modèle régénératif, où les entreprises ne se contentent pas de réduire leur empreinte, mais génèrent un impact positif sur la société et l’environnement.
Nous devons également intégrer la RSE au cœur de la stratégie d’entreprise. Trop souvent, elle reste un département isolé, déconnecté des décisions cruciales. Une véritable transformation implique que les dirigeants placent la durabilité au centre de chaque décision. Il ne s'agit plus simplement de cocher des cases, mais de redéfinir la raison d’être même des entreprises, comme le propose le modèle de l’entreprise à mission.
En bref, la RSE n’a pas échoué, elle est en transition. Ce qu’il faut, c’est la dépasser, l’élargir, et surtout, l’appliquer avec rigueur et conviction.
Comments